Edito - Février 2021
Inflation, vous avez dit inflation ?
L'une des caractéristiques récente observée sur le marché est la hausse des taux longs. Débutée aux États-Unis, le phénomène se généralise dans le monde et touche l’Europe, alors même qu’un des membres de la Banque centrale européenne ait alerté qu’une autre baisse des taux courts n’était pas à exclure. Comment doit-on interpréter ce mouvement ?
Certains vous diront qu’il a été déclenché par la perspective d’un plan de relance aux États-Unis de 1 900 milliards de dollars qui aurait pour effet d’alimenter l’inflation.
D’autres vous citeront les tensions sur les chaînes de semi-conducteurs et les hausse de prix y afférant devant inévitablement pousser à une hausse de l’inflation.
Il est vrai que la hausse des prix des composants électroniques, la flambée des coûts de transport et des matières premières issues des arrêts de production suite aux multiples confinements posent un véritable risque. Risque qui à ce jour va surtout se concentrer sur les marges des entreprises en l’absence d’une demande suffisamment robuste pour permettre l’enclenchement d’une spirale inflationniste.
« Risque qui à ce jour va surtout se concentrer sur les marges des entreprises en l’absence d’une demande suffisamment robuste pour permettre l’enclenchement d’une spirale inflationniste. »
Alors, si une inflation auto-entretenue est peu probable du fait d’une hausse des revenus impossible dans ce contexte de chômage accru, d’où vient cette hausse des taux ?
- L’espoir d’un rebond économique tout d’abord.
La baisse des cas avérés, en particulier aux États-Unis, le déploiement massif de vaccins (en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Chine ou en Russie,) laissent entrevoir un retour à une forme de normalité (on fait ici abstraction des risques que constituent les variantes de ce virus). Si les taux américains étaient à 1,50 % avant l’émergence de l’épidémie, doit-on s’étonner de les voir de ce fait, tendre de nouveau vers ce niveau ?
- Le sentiment que certaines banques centrales pourraient commencer à inverser le mouvement boursier de 2020.
Parmi celles-ci, on pense à la Banque centrale de Nouvelle-Zélande, celles de République Tchèque et de Norvège ou même encore à la Banque de Chine
Pourtant, dans ce mouvement de repentification, deux zones se démarquent :
- L’Europe où la hausse des taux longs reste très limitée,
- Les pays émergents (Mexique, Brésil, Thaïlande, Indonésie) à l’exception notable des pays asiatiques « développés » (Taïwan, Corée) où les taux se comportent comme aux États-Unis.
Le message des marchés obligataires paraît alors assez clair. Il s’agit d’une prise de position sur les gagnants de cette sortie de crise, l’Asie et les États-Unis.
A cet égard, le regard que les investisseurs obligataires portent sur le marché européen est assez alarmant et totalement différent de l’optimisme qui prévalait l’année dernière après l’annonce du plan de 750 M€. Il est aussi à l’opposé des anticipations reflétées dans les hausses des marchés actions européens, et surtout dans les rotations sectorielles à l’œuvre qui privilégient les banques et les secteurs très cycliques.
Lucile LOQUÈS
Directrice du pôle Actions Internationales
Le 18 février 2021
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