Vendredi noir

Éclairage sur
Monde

Si les marchés réagissent aussi promptement et brutalement aux premières informations sur un variant sud-africain, c’est qu’ils étaient déjà dans un état de grande fragilité.

Nous avions d’ailleurs souligné dans nos dernières Perspectives
Economiques et Financières l’étonnante platitude de la volatilité des marché actions au regard de celle des marchés de taux d’intérêt.
Ce matin, les marchés européens baissent de 4% en matinée alors que les marchés américains étaient fermés hier en raison de la fête de Thanksgiving et n’ouvrent que pour une demi-séance aujourd’hui. La crise sanitaire semble donc sans fin et donne une caisse de résonnance aux voix qui rappellent ce sur quoi repose la croissance à long terme à savoir le capital humain et donc la santé et l’éducation.

Notre gestion se concentre ainsi sur plusieurs points d’attention :

  • Dans l’univers actions, l’éclatement des chaînes de valeurs mondiales et la diffusion du phénomène de pénurie sur fond de remise en cause du multilatéralisme et de déplacement du centre du monde vers l’Indo-Pacifique nous amènent à prendre en compte la situation des entreprises sur leurs chaînes et à renforcer nos investissements sur les acteurs offrant transparence et maîtrise de leurs chaînes de production et qui favorisent la relocalisation des activités vitales pour les Etats qui se veulent souverains.
  • Ces différentes pénuries ont d’ailleurs renforcé notre conviction sur les secteurs « stratégiques » dont la pertinence a été identifiée à l’heure où la recherche de souveraineté reste une priorité des Etats.
  • En outre, l’investissement sur les thèmes porteurs d’avenir sans prisme sectoriel demeure dans notre positionnement avec toutefois une attention particulière sur les effets des crispations géopolitiques sur les stratégies des entreprises. Proche de nous, l’Union européenne apparaît toujours conflictuelle avec des dissensions à la fois économiques sur un axe Nord-Sud et politiques sur un axe Est-Ouest.
  • Sur les marchés de taux, les achats des banques centrales se sont poursuivis et ont prolongé un effet d’éviction des titres obligataires pour les investisseurs. Un effet aussi sur la dette privée pour ce qui est de la zone euro et qui nous incite à rester à l’écart du risque de crédit insuffisamment rémunéré.
  • Les choix des Etats de soutenir à tout prix par des politiques monétaires et budgétaires extraordinaires ont conduit les marchés financiers sur des niveaux sans commune mesure avec la réalité micro et macroéconomique. Le niveau d’endettement mondial, public et privé, est à son paroxysme alors même que nous assistons peut-être à la fin d’un cycle long de baisse tendancielle des taux d’intérêt.

Notre stratégie s’inscrit donc dans un cadre monétaire haussier et d’un risque de hausse des taux longs de nature à restreindre les liquidités et faire baisser les valorisations des marchés de valeurs mobilières. Mais dans ce monde où les sources de financement seront moins faciles, continuent toutefois d’exister quelques entreprises au bilan sain, sans levier exagéré et préparées à faire face, avec leurs moyens, aux contraintes règlementaires croissantes.
Nos portefeuilles « profilés » avaient constitué tout au long de l’année des liquidités qui devraient permettre d’amortir le
mouvement de ce jour.

On se rappellera que chaque crise porte en elle des opportunités à tout investisseur de long terme.

 

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Rédigé par
Francis Jaisson

Francis JAISSON
Directeur Général Délégué en charge des Gestions

Le 26 novembre 2021