Suivi des Perspectives Économiques et Financières
Retrouvez notre analyse des marchés de la semaine du 9 septembre 2019
Solvabilité vs Rentabilité
Les interrogations sur les décisions à venir de la Banque Centrale Européenne se multiplient à l’occasion du changement programmé de gouvernance de l’institution. Au-delà des mesures supplémentaires, que certains gouverneurs ne qualifient d’ailleurs même plus d’extraordinaires, et de leurs effets sur la courbe des taux, il faut à nouveau souligner la menace durable que cette situation fait peser sur le système financier.
Les banques sont en effet pénalisées pour la détention des dépôts de leurs clients mais aussi sur leurs placements en titres de court terme alors que la confiance et les échanges sur le marché interbancaire ne sont pas revenus. On peut aussi imaginer que les modèles d’évaluation utilisés classiquement pour les calculs de duration, de frontière efficiente, de produits dérivés ou de gestion actif-passif s’en trouvent perturbés. Ce sacrifice de la rentabilité des banques s’est fait certes au profit de la solvabilité d’autres acteurs plus ou moins en difficulté comme certaines banques italiennes ou assureurs vie européens. Mais il sera long et délicat d’inverser, maintenant, cette situation dans un contexte de croissance faible et d’endettement généralisé.
La masse des créances à taux négatif eu Europe est considérable. Ceux qui se refusent à investir pour leurs épargnants sur des actifs dont la « perte » est certaine, sont poussés à toujours descendre dans les notations de crédit et à monter dans les maturités des obligations souveraines ! Et, cette spirale déflationniste des revenus des capitaux s’accompagne d’un changement de comportement sur la cote obligataire : on n’achète plus une obligation pour le coupon servi sur la durée et destiné à couvrir un engagement ou répondre à un besoin d’épargne. L’absence de revenu, née de l’effondrement des taux en territoire négatif, donne aux instruments à taux fixe un attrait uniquement spéculatif sur la valorisation temporaire du capital. Cela rappellera à certains la volatilité des marché actions...sans les dividendes.
Pour ces raisons, notre gamme d’opc taux et profilés a conservé une sous-sensibilité en termes d’exposition aux taux d’intérêt et nos opc actions sont restés à l’écart du secteur des banques.
Évolution comparative des indices "Banques" japonais et européen
« Nos opc actions sont restés à l’écart du secteur des banques »