"OnDécrypte l'Hebdo" - Pas à pas
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Découvrez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine - 21 octobre 2025
La construction d’une Europe de la défense n’a pour l’instant qu’une existence toute relative. Les accords bilatéraux ou même à trois ou quatre existent, ils sont le reflet d’une volonté historique de quelques Etats de développer ensemble certaines plateformes, de coopérer dans des domaines précis. Pour autant, il n’existait pas réellement jusqu’à présent de véritable stratégie construite à l’échelle de l’Union Européenne (UE) ou de projet commun à l’ensemble des membres. La difficulté à déterminer le fonctionnement des différents consortiums qui auront la charge de développer les nouvelles générations d’avions de chasse et de véhicules blindés pour l’Europe en est un bon exemple. La souveraineté nationale se rappelle souvent aux Etats au moment de la prise de décision. Les investissements annoncés par l’Allemagne dans ce domaine ainsi que les premiers pas faits par l’UE en matière de stratégie européenne de Défense ont marqué un tournant sur le sujet. Une nouvelle étape a d’ailleurs été franchie la semaine dernière avec la présentation par la Commission Européenne de la feuille de route pour une Défense indépendante à horizon 2030. Le but est simple, il s’agit de définir clairement les priorités, les objectifs, les différents jalons à respecter et les indicateurs qui seront suivi afin de mesurer le niveau d’avancement vers la cible. 4 axes, paneuropéens par nature et bénéfiques pour la sécurité de l’Europe dans son ensemble, ont été identifiés :
- Les drones, à la fois en matière de lutte anti-drones mais aussi afin d’être en mesure de mettre en place des actions ciblées. Cette initiative fait d’ailleurs écho aux incursions récentes sur le territoire européen,
- La surveillance des frontières est de l’Europe, un objectif étroitement lié au précédent,
- La protection de l’espace aérien, de la détection des menaces à la construction d’un système de défense anti aérienne commun,
- L’Espace, de la protection des ressources existantes en orbite au développement de constellations (IRIS2) permettant de sécuriser les communications.
Dans la foulée de cette présentation, un autre pas a été fait avec la validation par le Parlement Européen du programme EDIP, destiné à financer les projets communs. Bien que l’enveloppe d’1,5Mds EUR de ce programme soit encore faible, le point le plus important réside autour de la validation d’un maximum de 35% du cout total de l’investissement pour des composants fabriqués en dehors de l’UE. L’objectif est clair, il s’agit d’investir en Europe afin que l’UE bénéficie des effets bénéfiques des investissements au sein de la zone. Le renforcement des capacités de production au sein de la Base Industrielle Technologique et de Défense Européenne ainsi que la sécurisation des approvisionnements et des compétences nécessaires sont également cités. Autant d’éléments que nous avons mis en avant dans nos Perspectives et Financières comme des enjeux stratégiques pour le secteur.
Pas à pas, l’UE franchit les étapes nécessaires à la mise en place de sa stratégie de défense dans un monde qui devient moins coopératif et dans lequel la compétition pour l’accès aux ressources stratégiques ne fait que se renforcer. Néanmoins, le pas le plus important reste à faire avec la transformation de toutes ces initiatives en commandes effectives pour l’industrie, un pas qui tarde à se matérialiser pour l’instant.
Rédigé par
Julien CHEVALIER
Responsable du pôle Gestion Actions Europe
Sommaire
Analyse de l’évolution des marchés :
- Obligataire par Lucas COUVERT
- Actions Europe par Antoine PEYRONNET
- Actions Internationales par Stéphane DARRASSE
- Le regard de l'analyste par Félix LAROCHE
Analyse Suivi Macroéconomique :
- États-Unis par Sébastien BERTHELOT
- Europe par Eloïse GIRARD-DESBOIS & Jean-Louis MOURIER
- Asie par Eloïse GIRARD-DESBOIS & Jean-Louis MOURIER
