Edito - Septembre 2021
Qui va payer ?
Le magazine Challenges a publié début septembre une enquête détaillée sur l’état d’esprit des Français dans laquelle l’inquiétude se classe largement première. Parmi les trois principales raisons de cette inquiétude, le dérèglement climatique arrive en première position d’une courte tête. Ce n’est guère surprenant au vu de l’impressionnant battage médiatique autour du sujet et de la publication du dernier rapport du GIEC, toujours alarmiste. L’expression familière « parler de la pluie et du beau temps » s’est ainsi transformée en « parler du dérèglement climatique ».
Pour les acteurs de la gestion de l’épargne et les épargnants, le sujet est d’importance puisqu’il va falloir payer la facture d’une transition énergétique, dont de plus en plus de voix s’élèvent pour dire qu’elle sera élevée.
Qui va payer ?
Dans l’enquête citée plus haut, 63% des sondés ont déjà trouvé la solution : « l’Etat n’en fait pas assez ». L’argent magique a encore de beaux jours devant lui !
« De façon plus réaliste, quand on connait l’état des finances publiques et la stratégie de « fléchage » des investissements et de l’épargne vers ce qui est désigné comme prioritaire, nous pouvons effectivement être inquiets. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. »
Comme observateurs de la vie économique et de l’évolution des modèles des entreprises dans lesquelles nous investissons, nous constatons une augmentation générale du risque. En effet, sous des pressions généralisées qui de plus en plus se traduisent en alourdissement règlementaire, les entreprises et les acteurs de la finance sont obligés de se transformer. Cela a déjà un coût qui se répercute sur toute la chaine de production jusqu’au consommateur final. La transformation en elle-même est certes l’histoire de la vie économique, mais ce qui est gênant c’est son accélération, dont il y a fort à craindre un emballement non maitrisé voire un choc. C’est ainsi que de la notion de « transition » nous pourrions aller vers celle de la « précipitation ». Si face à l’urgence le choix de réponse est la précipitation, cela risque de ne pas être durable. Nous restons sur notre conviction : la gestion responsable de l’argent de nos clients reste notre raison d’être avant tout.
Yannick TATIBOUËT
Directeur Veille Stratégique, Relations Extérieures, ESG et Recherches
Le 27 septembre 2021
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