Suivi des Perspectives Économiques et Financières

Perspectives Économiques et Financières

Retrouvez notre analyse des marchés de la semaine du 18 novembre 2019

Enigme

Les indices actions ont touché leurs plus hauts niveaux depuis des années alors même que les flux d’investissement, OPC et ETF, nous indiquent des sorties régulières des ménages et institutionnels. Une énigme. Quels sont les autres acteurs en termes de dynamique des marchés boursiers? Les comptes titres en direct des ménages, les gestions sous mandat, les hedge funds, les fonds souverains, les couvertures des produits dérivés et les entreprises elles-mêmes.

Les premiers ne semblent pas avoir accru sensiblement leurs expositions; les comptes titres sont peu encouragés par les fiscalités nationales. La performance des hedge funds ne montre pas de surexpositions récentes au marché au regard de leur résultat et les fonds souverains s’attachent à conserver en l’état leurs contributions au budgets nationaux. Restent les produits dérivés et les programmes de rachats de titres des entreprises cotées. S’il est délicat d’obtenir des statistiques sur les couvertures des produits à promesse, il est en revanche possible de collecter les montants bruts achetés en bourse dans le cadre des plans de rachats d’actions.

Que nous disent-ils? Que les entreprises sont les premiers acheteurs des marchés actions! De janvier 2007 à mi-2019, les entreprises américaines ont acheté pour près de 6430Mds$ de leurs propres actions., les entreprises européennes pour 1330Mds. C’est considérable au regard des capitalisations boursières actuelles des grands indices des 2 zones : 25600Mds$ (S&P500) et 8770Mds€ (STOXX600). Surtout, ces montants dépassent (et compensent en Europe) très largement les mouvements cumulés des OPC et ETF d’entrées et de sorties sur cette même période : +205Mds aux Etats-Unis et –56Mds$ en Europe.

Ce mouvement de rachats d’actions par les entreprises cotées et donc de diminution de la taille de la cote boursière est d’ailleurs à mettre en relief avec la diminution en nombre des entreprises cotées. Si cela résout en partie l’énigme de la hausse des marchés, il faut pourtant souligner le danger que représente ce soutien temporaire. Car il a été très largement rendu possible par l’utilisation du levier de l’endettement. En cas de crise de la dette, nous pourrions ainsi vivre une communauté de destin entre les marchés crédits et actions !

 

"Les entreprises sont les premiers acheteurs des marchés actions"

Suivi 18112019

 

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