Edito - Avril 2024

Edito

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L’or, un conundrum ?

Il est un actif qui caracole en 2024 et dont personne ne parle. L’Intelligence Artificielle et le pétrole tout récemment, intéressent davantage les chroniqueurs financiers. Le sujet des baisses de taux courts, de leur date de commencement, de la vitesse de ces baisses ou encore des marges de manœuvre de la BCE versus la Fed dirigent en ce moment les mouvements de taux longs et plus faiblement les actions.

Et pourtant cet actif sur performe à ce jour les indices européens ou américains et bien plus encore les indices émergents. 

« Je veux parler de l’or. »

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Lorsqu’on s’attache à comprendre ce mouvement, on se raccroche au passé et à ce qui est censé diriger cet actif. Sur le long terme, la performance de l’or est très médiocre comparativement à celle du Standard & Poor’s (S&P). Depuis les années 1980, la hausse est de 360 % alors que l’indice américain s’adjuge une progression de 5 200 %. Mais cette sous performance n’est pas linéaire : Si les bulles des années 1980 et 1990 lui ont été dommageables, l’éclatement de la bulle dans les années 2000 et plus encore la crise de 2008-2009 lui ont permis de reprendre des couleurs, avant de rechuter face à une désinflation persistante et des politiques monétaires favorables aux actifs risqués 

Alors, aujourd’hui, pourquoi cette hausse ? 

On peut arguer que même si les taux courts restent élevés, le futur mouvement sera à la baisse rendant la rentabilité de l’or plus attractive. Cela justifie-t-il un tel mouvement alors que la Fed est contrainte dans sa baisse des taux par une inflation persistante et une économie créatrice d’emplois ? 

L’or c’est aussi une protection contre l’incertitude. Rappelons qu’il avait touché un point haut autour de 1 900 $ en septembre 2011 après la dégradation de la note américaine par S&P.

L’or, et c’est son plus grand atout, n’appartient à personne. Son offre suit des lois physiques (et spéculatives) mais ne dépend pas du bon vouloir d’une puissance économique, comme c’est le cas du dollar. Au moment où les marchés sont au plus haut, où les crispations politiques se multiplient, détenir ce métal peut apparaître comme une protection contre la peur.

Les banques centrales de nombreux pays émergents ne s’y trompent pas. Accumuler de l’or dans ses réserves de change est un moyen de prendre de la distance vis à vis de la bipolarisation du monde et ses conséquences économiques et politiques. Une forme de dédollarisation….

Rédigé par

Lucile LOQUÈS
Directrice du pôle Actions Internationales

Le 11 avril 2023

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