Edito - Octobre 2019

Edito

Lors du Comité des gouverneurs qui s’est tenu en septembre, la Banque centrale européenne a de nouveau décidé de baisser ses taux de 10 points à -0.50%, la raison avancée étant toujours de combattre une inflation basse, inférieure à un objectif devenu quasi mythique de 2%.

De plus, lors de ce même comité, elle a décidé de redémarrer un programme d’achat d’actifs à hauteur de 20 milliards d’euros par mois. Il est dit par ailleurs dans le communiqué que « le stimulus monétaire est suffisant pour soutenir la croissance dans la zone euro »

Inflation et croissance. Nous ne nous arrêterons pas sur le fait que le mandat de la BCE ne couvre que l’inflation et certainement pas la croissance…

Depuis la mise en place de cette politique extraordinaire (qui devient de plus en plus ordinaire) et surtout depuis que les taux sont négatifs, qu’en est-il justement de la trajectoire  de l’inflation et de la croissance?

Dans un cas comme dans l’autre, il est difficile de percevoir un quelconque rebond des données. Pire, la croissance en Europe semble fléchir mois après mois, en particulier dans la première économie de la zone, l’Allemagne.

« Plus que le fond que nous partageons à bien des égards, c’est la forme qui est intéressante »

Lucile LOQUÈS

Alors pourquoi continuer ? Ou du moins pourquoi intensifier le mouvement ? Cela semble aussi être l’avis de plusieurs des pays membres du Comité des gouverneurs (l’Allemagne, les Pays-Bas et la France  représentant 50% du PIB européen) qui ont exprimé leur désaccord au cours du comité de septembre.

Le 4 octobre, une note rédigée et approuvée par d’anciens Gouverneurs de la BCE (Schlesinger, Stark, Delarosière, Issing…) exprime encore plus clairement les débats qui sont en cours au sein même de la BCE.

Dans cette note il est reproché à la BCE le fait :

  •  d’avoir déformé le mandat qui lui avait été donné en transformant l’objectif de stabilité des prix en un objectif d’inflation à 2%.
  • que cette politique n’a eu aucun effet sur la croissance.
  • que cette politique semble avoir eu pour réel but (non avoué) de protéger des Etats très endettés.
  • d’avoir engendré de nombreux effets négatifs en particulier sur le secteur financier (les banques, les assurances et les fonds de pension).

Plus que le fond que nous partageons à bien des égards, c’est la forme qui est intéressante ici. Il est en effet peu commun d’assister à de tels commentaires portés sur la place publique. De nouveau, c’est la preuve que la construction européenne est un chemin pavé de bonnes intentions mais très chaotique.

Monsieur Draghi a aussi utilisé la tribune qui lui était donnée ce 12 septembre pour la dernière fois pour enjoindre les pays européens à enclencher une relance budgétaire, preuve s’il en est de sa prise de conscience que la BCE ne peut rien pour la croissance.

Il est très possible que les marchés financiers accueilleront positivement une telle décision si elle devait être  prise, même si c’est de nouveau au prix d’une dette publique encore plus élevée.

Rédigé par

Lucile LOQUÈS

Directrice du pôle Actions Internationales

Le 15 octobre 2019

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