Edito - Novembre 2022
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2022 aura été une année de forte hausse du dollar contre toutes les devises de la planète, à l’exception des devises d’Amérique Latine que sont le real brésilien et le peso mexicain.
L’euro quant à lui, n’a pas seulement baissé contre le dollar et les devises sud américaines. En effet, sa performance est aussi négative vis-à-vis de la couronne tchèque, du franc suisse ou encore du dollar canadien.
Contrairement à la Suisse, l’euro n’est pas une monnaie « refuge ». L’Europe ne détient pas de matières premières comme le Canada, et ne bénéficie pas d’un taux d’endettement faible et d’une dette publique « mesurée » comme la République Tchèque.
Le comportement de l’euro est surtout le symptôme d’une Europe fragilisée :
- La guerre est sur le territoire européen.
- La crise énergétique est principalement européenne, car la dépendance au gaz et au pétrole russe est forte pour les pays de cette zone.
- Les crises successives subies depuis 2020 ont mis en exergue le manque de ressources en Europe, qu’elles soient énergétiques, technologiques ou liées au secteur de la santé.
- La dépendance de la première économie de la zone (l’Allemagne) à l’automobile (industrie en plein bouleversement technologique et environnemental) et à l’énergie russe, porte un coup au dynamisme future de la croissance européenne.
« Cette baisse de l’euro, peut-elle être porteuse d’un rebond du chiffre d’affaires des entreprises européennes, ou tout du moins, limiter les effets de la récession à venir ? »
C’était peut-être l’objectif du chancelier allemand lors de sa visite en Chine.
- Mais cela équivaut à aggraver une dépendance déjà forte de l’Europe et surtout de l’Allemagne aux débouchés chinois.
- C’est aussi oublier que l’objectif de Xi Jinping n’est pas d’ouvrir plus la Chine au monde, mais d’augmenter sa souveraineté et son autosuffisance sur tous les plans - technologiques et industriels - au risque d’un repli sur soi.
- C’est aussi accepter de céder à la Chine le savoir-faire européen et perdre un peu plus de souveraineté.
Il s’agit là d’une tentative de réponse allemande à la crise et non pas d’une européenne.
Or, le déficit de la balance commerciale européenne est là pour attester des enjeux auxquels l’Europe doit faire face. Les pays qui la composent devront s’unir pour faire des choix stratégiques pour leur avenir, au risque d’une poursuite de la marginalisation de l’Europe dans un monde de plus en plus conflictuel.
Lucile LOQUES
Directrice du pôle Actions Internationales
Le 18 novembre 2022
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