Edito - Juillet 2020
La hausse des marchés boursiers et les niveaux atteints par les indices, certes encore en dessous des plus hauts points de début d’année, incitent à réfléchir à notre sens du rationnel.
Cette réflexion s’inscrit d’ailleurs avec celle sur la capacité des populations et des entreprises à accepter la pérennisation de mesures, pourtant très exceptionnelles et supposées limitées dans le temps, qui aboutissent à des privations de libertés et d’actions, en d’autres temps inacceptables.
Car il y a quelque chose d’interpellant à voir s’élever les valorisations des actifs financiers alors que les différentes institutions internationales révisent toujours davantage à la baisse leurs anticipations de niveaux d’activité et que les 37 pays de l’OCDE devraient enregistrer des destructions d’emplois à hauteur de 31 millions cette année. Alors certes, les marchés financiers ont des horizons de temps longs et peuvent ancrer leurs perspectives sur le cycle d’après. Pourtant, l’avenir est sombre. Car le choc de la pandémie s’est abattu sur des économies très affaiblies d’un point de vue structurel.
« Les fondations étaient déjà fragiles avec, particulièrement, un état d’endettement généralisé. »
Ce mode de fonctionnement « à crédit » était rendu possible par un coût nul du loyer de l’argent, les créanciers préférant « rouler » la dette de leurs débiteurs plutôt que de constater leur insolvabilité. Or, le choix quasi unanime du confinement et de l’arrêt planifié de l’activité pourrait provoquer un tel affaissement macroéconomique et un si grand nombre de faillites qu’il sera difficile de ne pas parler de dépression.
On peut noter que ce constat dépressif est concomitant à l’apparition de scandales frauduleux, à l’instar de la société Wirecard, bien souvent dénoncés par des juridictions non nationales. Gardons à l’esprit que les marchés reposent sur la confiance et que la remise en cause de ce bien commun pourrait être dramatiquement violente en termes de variations boursières tant les contributeurs aux dernières vagues de hausse des indices sont réduits à des entreprises – « téracapitalisations » technologiques - aux parcours boursiers récents et à l’histoire industrielle de courte durée. Car si l’économie est fragile, la hausse des marchés boursiers semble de plus en plus reposer fébrilement sur une poignée de sociétés cotées. Une réalité qui pourrait se rappeler aux investisseurs grégaires.
Rédigé par
Francis Jaisson
Directeur général délégué en charge de l'ensemble des Gestions, de la Commercialisation, de la Négociation et de l'ensemble des Recherches.
Le 17 juillet 2020
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