Edito - Avril 2019

Edito

Les marchés ont beaucoup progressé depuis le début de l’année sous l’effet conjugué de plusieurs phénomènes au premier desquels se trouve la forte baisse de fin d’année qui a été perçue comme une occasion d’achat.

Le changement de ton des banques centrales a aussi été un réel catalyseur. Souvenons-nous : la baisse en 2018 avait été initiée et alimentée par la réduction de la liquidité mondiale, conséquence des hausses de taux, spécialement américaines, et de la réduction du bilan de la Banque centrale Américaine.
En annonçant une suspension de ses hausses de taux et un arrêt de la réduction du bilan pour septembre 2019, la FED a changé le paysage monétaire, tout du moins à court terme. La Banque centrale européenne, par une communication très accommodante a elle aussi repoussé sine die le resserrement monétaire.
Dans le même temps, le gouvernement chinois a annoncé plusieurs mesures visant à ralentir la pente descendante sur laquelle l’économie est engagée. Comme d’habitude, le marché a crédité le gouvernement chinois d’une capacité à enrayer le ralentissement de son économie, d’autant plus que dans le même temps l’espoir d’un accord commercial avec les Etats-Unis refaisait surface.
La plupart des marchés, très dépendants de la liquidité mondiale, ont donc réagi en conséquence à l’exception des marchés émergents qui, à part la Chine, enregistrent une hausse moins importante que les pays développés alors qu’ils devraient être les premiers à profiter de ce changement de politique monétaire.

« Rien dans les données américaines ne milite pour une baisse des taux à court terme. Les indicateurs économiques restent bien orientés même s’ils sont en retrait par rapport à 2018. »

Lucile LOQUES

Ce faisant, ils oublient certaines réalités. La croissance européenne est grippée et les mesures de la BCE seront de nouveau inopérantes pour relancer une construction économique européenne chaotique. De plus, ce que semble enfin comprendre la BCE c’est que cette politique de taux bas est préjudiciable au système financier…en commençant par les banques.
Quelle qu’en soit l’issue, le Brexit fait aussi peser des incertitudes qui ne se résoudront pas immédiatement à la fois pour l’Angleterre mais aussi pour l’Europe. Par ailleurs, on sait que les récentes relances ou mesures monétaires et économiques en Europe ou au Japon ont été sans effet durable sur la croissance. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? Ces deux zones sont dans une situation à bien des égards très comparables, où le spectre de la déflation reste présent.
Enfin, les changements de discours de la Banque centrale américaine ont été interprétés par les intervenants de marché de manière peut-être excessive, puisque plus personne n’anticipe de hausse des taux et que beaucoup attendent une baisse, parfois dès 2019.
Cette conclusion semble hâtive et prématurée car rien dans les données américaines ne milite pour une baisse des taux à court terme. Les indicateurs économiques restent bien orientés même s’ils sont en retrait par rapport à 2018.
L’investissement est toujours présent et le rebond de l’investissement public local peut figurer une poursuite d’une dynamique durable que nous évoquons souvent dans nos analyses.
Les marchés sont-ils prêts à un retournement des anticipations ? Ou à une confrontation avec la réalité économique ? Les résultats des entreprises pour le premier trimestre seront peut-être, en la matière, les juges de paix.
 

Rédigé par

Lucile LOQUÈS
Directrice du pôle Actions Internationales

Le 23 avril 2019

Ce document est établi par Covéa Finance, société de gestion de portefeuille agréée par l’Autorité des Marchés Financiers sous le numéro 97-007, constituée sous forme de société par actions simplifiée au capital de 7 114 644 euros, immatriculée au RCS Paris sous le numéro B 407 625 607, ayant son siège social au 8-12 rue Boissy d’Anglas 75008 Paris. Ce document est produit à titre indicatif et ne peut être considéré comme une offre de vente ou un conseil en investissement. Il ne constitue pas la base d’un engagement de quelque nature que ce soit, ni une évaluation de stratégie ni aucune recommandation d’investissement dans des instruments financiers. Il contient des opinions et analyses générales et non personnalisées conçues par Covéa Finance à partir de données chiffrées qu’elle considère comme fiables au jour de leur établissement en fonction du contexte économique, mais dont l’exactitude et la validité ne sont toutefois pas garanties.  Les opinions exprimées dans le document peuvent faire l’objet de modifications sans notification. Covéa Finance ne saurait être tenue responsable de toute décision prise sur la base d’une information contenue dans ce document. Ce document est la propriété intellectuelle de Covéa Finance. Toute Utilisation (définie ci-après), reproduction ou diffusion de tout ou partie du présent document devra faire l’objet d’une autorisation préalable de Covéa Finance. Le destinataire du présent document a connaissance et accepte que les  données chiffrées, permettant d’établir les opinions et analyses générales et non personnalisées, peuvent être soumises à l’acquisition de droits vis-à-vis de tiers. Par conséquent, les données chiffrées ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une quelconque Utilisation par le destinataire du document sans l’acquisition préalable des droits nécessaires directement auprès des tiers détenteurs de ces droits. Par ailleurs,  le destinataire du présent document a connaissance et accepte  que Covéa Finance ne sera en rien responsable de toute utilisation faite desdites données chiffrées et assumera seul toutes les conséquences vis-à-vis des tiers détenteurs des droits associés à ces données.  L’ « Utilisation » s’entend comme, et de manière non limitative, la manipulation de la donnée chiffrée, la distribution, la redistribution, l’intégration dans un système d’information ou dans des documents de tous types.