La mondialisation

29 mai 2018

La fin d’un monde.

Les commentaires des « acteurs de marché » et la versatilité des indices montrent à quel point nombreux sont ceux qui n’ont pas encore  fait le constat  de ce qui se dessine sous leurs yeux : un changement dans l’organisation des rapports internationaux. Nous avons  souvent souligné dans nos publications cette remise en cause progressive de la mondialisation. Ce changement de monde – que beaucoup considéraient comme irréversible- est pourtant à l’œuvre. Un constat rassurant tout de même : les dernières modifications de tarifs douaniers ne sont pas l’annonce d’une escalade, potentiellement source de conflit plus dramatique. Elles sont simplement à l’image de la contestation de la gouvernance mondiale qui régule le multilatéralisme économique et financier.

Le président américain met en exécution ses promesses de campagne. Elles s’inscrivent dans ce nouveau cadre de relations bilatérales choisies. Mais au-delà des cartes diplomatiques et commerciales rebattues, les dernières  surprises électorales traduisent des interrogations et incertitudes multiples. Il s’agira à la fois de la révolte dans les urnes des « laissés pour compte » des deux  dernières décennies de mondialisation, de la prise de conscience du manque de légitimité de certaines instances internationales,  mais aussi dans certains cas des réponses souhaitées aux défis que pose la prise en compte des externalités environnementales dans les stratégies des agents économiques (l’homme a tendance à surconsommer les biens disponibles sans valeur marchande).

Il est intéressant de noter que ce changement dans les relations commerciales internationales - cette disparition progressive  de la mondialisation - est concomitant aux bouleversements diplomatiques et à la menée des politiques étrangères des Etats.  A l’éclatement de l’ancienne organisation du commerce font écho de nouvelles alliances. Relations commerciales choisies  et coordinations militaires vont dorénavant de pair dans de nouveaux ordres régionaux circonscrits. On notera que les interdépendances économiques réduisent les tensions !  Plus d’ordre mondial, mais des zones d’influence localisées, où peuvent se nouer des partenariats historiques. Et les derniers événements en Syrie (les frappes coordonnées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et  la France) ne marqueront pas un retour vers l’affrontement de blocs et un monde bipolaire.

Ce constat, souligné dans nos Perspectives Economiques et Financières depuis 2017, contribue aux conclusions opérationnelles de nos programmes d’investissement et participe à l’élaboration de nos plans d’allocation d’actif pour le long terme. Surtout, confronter notre compréhension du monde à celles des entreprises dans lesquelles nous investissons est plus que jamais une condition nécessaire au succès d’une gestion de portefeuille. 

Eclairage sur la mondialisation - 29/05/2018 (pdf - 721.59 Ko)

 

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