Environnement économique de juin 2019

Environnement économique

Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie.

EN BREF

Le mois de juin aura, encore une fois, été rythmé par les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Ces dernières, en pause depuis presque deux mois, ont finalement repris à l’occasion du G20. Sur le plan économique, l’économie américaine demeure solide, même si elle a continué d’afficher des signaux de ralentissement dans le secteur manufacturier.
En Zone euro, le climat des affaires dans le secteur manufacturier demeure dégradé. Dans un contexte d’incertitudes toujours très marquées, les banques centrales européenne et américaine ont envoyé un message plus accommodant.
La Réserve Fédérale américaine anticipe désormais une baisse de taux en 2020 tandis que la Banque Centrale Européenne a prolongé son guidage prospectif des taux d’intérêt.
En Chine, l’activité a continué de ralentir dans le secteur industriel. La consommation s’est toutefois montrée un peu plus robuste.
Sur le marché des changes, l’euro s’est apprécié contre dollar de 2,1% et termine le mois à 1,138 dollar pour un euro. Le prix du baril de pétrole Brent progresse de 3,2% et termine à 66,6 dollars.

AmériqueAux Etats-Unis la rencontre entre M. Trump et M. Xi lors du sommet du G20 a abouti à une reprise des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Si aucune avancée majeure sur le fond n’a été enregistrée, le Président Donald Trump s’est engagé à ne pas imposer de nouveaux droits de douanes sur les produits chinois et la société Huawei serait de nouveau autorisée à utiliser des technologies américaines. Par ailleurs, Donald Trump a annoncé que les hausses de tarifs douaniers de 5% sur les importations mexicaines, qui devaient entrer en vigueur le 10 juin, sont « suspendues indéfiniment ». Dans le secteur manufacturier, les indicateurs d’enquête ont continué de décrire une modération de l’activité dans un contexte de pessimisme croissant vis-à-vis de l’évolution du commerce international. Les données de production ont toutefois indiqué un rebond de la production au mois de mai. Du côté des ménages, la bonne tenue de la consommation s’est confirmée en mai avec une progression des dépenses réelles, soutenue par la bonne orientation des services. Du côté de la politique monétaire, la FED a opté pour le statu quo mais a envoyé des signaux clairement plus accommodants. Une majorité de membres envisage désormais une baisse de taux en 2020, et 8 membres sur 17 en anticipent une en 2019.

 

EuropeEn Zone euro, la faiblesse du secteur manufacturier s’est prolongée. La production industrielle a reculé en avril et les indicateurs de confiance indiquent une situation toujours très dégradée au mois de juin, en particulier en Allemagne et en Italie. Les indicateurs de confiance sont toutefois mieux orientés dans le secteur des services. Le marché du travail apparaît toujours dynamique et le taux de chômage poursuit sa baisse tendancielle. La Banque Centrale Européenne a adopté un discours plus accommodant en procédant à une nouvelle extension de ses indications prospectives sur la trajectoire des taux d’intérêt : les taux directeurs resteront ainsi à leurs niveaux actuels au moins pendant le premier semestre 2020 (contre décembre 2019 auparavant). Le Président de la BCE, Mario Draghi, a par ailleurs précisé que le Conseil des gouverneurs se tenait prêt à utiliser tous les outils possibles si les risques pesant sur l’économie mondiale (tensions commerciales et Brexit notamment) venaient à se matérialiser. Enfin, le Conseil des gouverneurs a précisé les modalités de la troisième série d’opérations de refinancement de long terme ciblé (TLTRO III).

Au Royaume-Uni, l’économie s’est repliée après le rebond du premier trimestre. La production industrielle s’est nettement contractée tandis que les indicateurs de confiance indiquent une dégradation du climat des affaires. La Banque d’Angleterre estime par ailleurs que la croissance devrait stagner au second trimestre. Au niveau politique, Boris Johnson et Jeremy Hunt ont été sélectionnés par les députés conservateurs et seront soumis au vote des membres du parti pour le poste de premier ministre.

 

Asie OcéanieAu Japon, l’économie a continué de ralentir alors que le freinage de la demande asiatique pénalise le commerce extérieur du pays.

En Chine, les données publiées ont confirmé le ralentissement de l’activité. La production industrielle a poursuivi sa modération, à 5,0% en glissement annuel en mai. De même, l’investissement freine sur la période, aussi bien dans le secteur public que le secteur privé. En revanche, les ventes au détail, en net ralentissement le mois précédent, se reprennent. Sur la période, la croissance des flux de financement a été stable mais supérieure aux objectifs de stabilisation de l’endettement du gouvernement.

En Inde, la banque centrale a décidé de réduire de 25 points de base son taux directeur, à 5,75%, son niveau le plus bas depuis 2010.

Rédigé par

Pierre Bossuet,
Recherche Macroéconomique
 

Le 4 juillet 2019