Environnement économique de juillet 2018
Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie
EN BREF
En juillet, les tensions commerciales entre la Chine, l’Union européenne et les Etats-Unis ont continué d’alimenter l’actualité. Dans ce contexte, le FMI juge la croissance mondiale un peu moins homogène et avertit du risque sur la croissance d’une escalade du protectionnisme. Dans les chiffres, la croissance américaine tourne à plein régime au deuxième trimestre tandis que l’activité s’est modérée en Zone euro. En Chine, le gouvernement a annoncé une série de mesures fiscales pour soutenir la croissance. Sur le marché des changes, l’euro s’est apprécié contre dollar de 0,7% et termine le mois à 1,174 dollar pour un euro. Le prix du baril de pétrole Brent baisse de 6,5% et termine à 74,2 dollars.
Amérique
Aux Etats-Unis, l’actualité a été marquée par la publication d’une croissance décrivant une économie tournant à plein régime. Ce chiffre est conforme à l’appréciation faite lors de nos perspectives économiques et financières en juin dernier. Le produit intérieur brut progresse de 1% au 2ème trimestre et croît de 2,8% par rapport à l’année dernière. Dans le détail, la croissance est équilibrée et repose sur la consommation des ménages, l’investissement et les exportations. Conformément aux données mensuelles, l’investissement résidentiel a légèrement pénalisé la croissance sur le trimestre. Du côté de la confiance des industriels, les premiers signaux à l’entrée du 3ème trimestre restent positifs d’après les enquêtes régionales de la Réserve Fédérale. Du côté des prix à la consommation, l’inflation a accéléré en juin à 2,9%, toujours portée par les prix de l’énergie. Concernant la politique commerciale, un signal d’apaisement des tensions est intervenu entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) avec l’ouverture d’une période de négociation. Les sujets sur la table seront les mesures de rétorsion dans le secteur de la métallurgie, les propositions de réforme de l’OMC et une éventuelle réduction des barrières aux échanges sur certains produits industriels. En contrepartie, l’UE serait prêt à accroître ses importations de soja et gaz naturel liquéfié en provenance des Etats-Unis. Vis-à-vis de la Chine, les relations commerciales se sont en revanche plutôt dégradées.
Europe
En Zone Euro, les comptes nationaux, disponibles pour le 2ème trimestre, sont moins flatteurs qu’aux Etats-Unis. Le PIB ne progresse que de 0,3% au T2 et ralentit en termes annuels, à 2,1%. Par pays, la croissance est modeste et sans relief en France (+0,2%), en Italie (+0,2%), stable en Belgique (+0,3%) et encore dynamique en Espagne (+0,6%). Sur le trimestre, la demande étrangère semble avoir pénalisée la croissance. La modération de l’activité est également perceptible à la lecture des enquêtes de conjoncture, même si ces dernières enregistrent une stabilisation en juillet. L’indice PMI manufacturier pour la Zone euro s’établit à 55,1 points, signalant une croissance encore résistante de l’activité en ligne avec nos perspectives sur la région. Sur le marché du travail, l’amélioration se poursuit avec un taux de chômage à 8,3% de la population active en juin et les statistiques montrent une accélération des salaires sur le 1er trimestre. De son côté, l’inflation accélère en juillet à 2,1% sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie. Lors de sa dernière réunion de politique monétaire, la BCE s’est montrée confiante sur la situation économique et sur l’évolution des prix en soulignant le renforcement des pressions de prix domestiques.
Asie-Océanie
Au Japon, le principal événement du mois a été la réunion de la Banque du Japon. Les gouverneurs ont apporté quelques changements au cadre de politique monétaire, permettant plus de flexibilité dans l’évolution du taux souverain japonais à 10 ans, jusqu’à 0,2% contre 0,1% précédemment, mais également en s’engageant à maintenir les taux à un niveau extrêmement bas pour une période prolongée. Cette décision intervient dans un contexte d’inflation toujours très contenue (+0,7%) et de modération de l’activité manufacturière. La croissance des salaires nominaux est plus positive et accélère à 2,1% en mai. En Chine, la croissance affiche un léger ralentissement au 2ème trimestre, à 6,7% en rythme annuel. La bonne tenue du secteur des services a été contrebalancée par une contribution plus faible de l’industrie et négative des échanges extérieurs. Face à cette modération, et au tarissement de certains flux de financement sur la période récente, le gouvernement a annoncé une série de mesures fiscales à destination des entreprises et des ménages ainsi que l’accélération du financement de certains projets d’infrastructures par les gouvernements locaux. Le gouvernement précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une politique de relance de grande ampleur.
Rédigé par
Thomas FOICIK
Le 1er août 2018