Environnement économique d'avril 2018

Environnement économique
Monde

Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie

EN BREF

Sur le mois d’avril, les développements en termes de politique commerciale ont de nouveau occupé le devant de la scène, avec une escalade d’annonces protectionnistes entre la Chine et les Etats-Unis. Sur le plan économique, les données américaines restent robustes, tandis qu’en zone euro, un léger essoufflement sur le premier trimestre se dessine. Sur le marché des changes, l’euro s’est déprécié contre dollar de 2% et termine le mois à près de 1,21 dollar pour un euro. Le prix du baril de pétrole Brent progresse de 7,0% et termine à 75 dollars.

Zone - AmériqueAmérique

Aux Etats-Unis, la publication du Produit Intérieur Brut (PIB) pour le premier trimestre 2018 conforte notre vision positive de la conjoncture américaine : sur la période, l’activité a été soutenue par l’investissement, et la croissance annuelle accélère à 2,9%, soit son rythme le plus dynamique depuis 2015. Dans l’industrie, l’ISM manufacturier se modère quelque peu en mars, mais reste sur des niveaux décrivant une activité robuste dans le secteur. Sur le mois, le niveau de production enregistre une nouvelle hausse, portant son rythme de croissance annuelle à plus de 4%. Les créations d’emploi se sont normalisées en mars après la très forte hausse de février dernier. Les données du marché du travail restent toutefois solides : en moyenne sur les trois premiers mois de l’année, l’économie américaine a créé 200 000 emplois par mois, et la dynamique des rémunérations se renforce, avec une croissance annuelle du salaire hebdomadaire qui atteint plus de 3%. Dans ce contexte, l’inflation américaine ressort en hausse en mars, à 2,4%. Enfin, sur le plan commercial, l’administration Trump a dévoilé une liste de 1333 produits importés de Chine qui pourraient faire l’objet d’une hausse de tarifs douaniers de 25%. La Chine a répliqué en annonçant une possible hausse similaire des tarifs sur 50 Mds$ d’importations en provenance des Etats-Unis.

Zone - EuropeEurope

En Zone Euro, les données publiées sur le mois sont plus mitigées, sans pour autant remettre en cause notre scénario d’une poursuite de l’amélioration conjoncturelle européenne. Les comptes nationaux en France attestent d’un essoufflement de la croissance au 1er trimestre. Le PIB ne progresse que de 0,3% contre une moyenne proche de 0,6% sur les cinq derniers trimestres. De leur côté, les enquêtes de conjoncture portant sur les conditions d’activité en avril se stabilisent après le net recul des indices de confiance enregistré en février puis en mars. Ce phénomène laisse présager que le point haut de l’activité pour les entreprises de la zone euro aurait été atteint en fin d’année passée et que la croissance européenne pourrait revenir sur un rythme de croisière en 2018, légèrement en deçà de celui de 2017. La production industrielle de la zone recule pour le troisième mois consécutif en février, et voit son rythme de croissance annuelle se modérer, à 2,9%. Enfin, du côté des prix à la consommation, le taux annuel d’inflation se reprend quelque peu en mars, à 1,4% après 1,1% en février. Sur le plan politique, la formation du gouvernement italien reste en suspens, les tractations entre les différents partis n’ayant pas permis pour l’instant de faire émerger une coalition.

Au Royaume-Uni, la publication des chiffres de croissance pour le T1 2018 confirme le ralentissement de l’économie qui progresse de 0,1% sur le trimestre (plus bas depuis le T4 2012). Du côté politique, les dissensions semblent prendre de l’ampleur au sein de la majorité conservatrice alors que douze députés conservateurs se sont prononcés, contre la position du gouvernement, en faveur d’une union douanière.

Zone Asie OcéanieAsie-Océanie

Au Japon, les données publiées sur le mois sont mitigées. L’indicateur de confiance des directeurs d’achat PMI se maintient sur des niveaux relativement porteurs, et l’industrie se reprend pour le deuxième mois consécutif en mars. Toutefois, ce mouvement ne suffit pas à compenser le retrait enregistré en janvier dernier : la production est en baisse sur le premier trimestre en comparaison des niveaux atteints sur le quatrième trimestre 2017. En Chine, en dehors des tensions commerciales avec les Etats-Unis, les données d’activité publiées pour le premier trimestre de l’année montrent une stabilité de la croissance annuelle, à 6,8%. Cette dernière, contrairement à l’année passée, est grevée par la contribution négative du commerce extérieur et a été a contrario soutenue par la consommation et dans une moindre mesure par l’investissement. Du côté de la politique monétaire, la banque centrale a abaissé son ratio de réserves obligatoires, illustrant sa volonté de pallier le ralentissement des flux de financement (à la suite du recul des financements accordés par le secteur non bancaire), en libérant de la liquidité pour les banques commerciales, et ainsi stimuler les crédits accordés par les institutions financières bancaires.

Rédigé par

Marie THIBOUT

Le 03 mai 2018