Environnement économique avril 2019

Environnement économique
Monde

Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie.

En dépit d’un environnement mondial moins porteur, la croissance du premier trimestre 2019 a été résistante aux États-Unis et en zone euro.

La composition de la croissance américaine sur le trimestre laisse toutefois transparaître une dynamique d’activité plus modeste et les signaux négatifs dans le secteur industriel européen se sont renforcés. Quant à l’issue du Brexit, celle-ci est toujours incertaine, un nouveau report de six mois ayant été accordé au Royaume-Uni. En Chine, les données rendent compte d’une stabilisation de l’activité, favorisée par les mesures de soutien. Sur le marché des changes, l’euro s’est déprécié contre dollar de 0,1% et termine le mois à 1,122 dollar pour un euro. Le prix du baril de pétrole Brent progresse de 6,4% et termine à 72,8 dollars.

 Amérique 

AmériqueAux États-Unis, le rythme de croissance du PIB s’est accéléré, avec une progression de 0,8% en glissement trimestriel. La croissance annuelle atteint ainsi 3,2%. Ce regain d’activité a pour principales contributions l’accumulation des stocks par les entreprises ainsi que la contraction des importations, soit deux éléments au caractère transitoire. La dynamique de croissance reste toutefois bien ancrée avec des contributions plus durables telles que la hausse de l’investissement des entreprises, notamment dans le domaine de la R&D. Dans l’industrie, les signaux sont contrastés. Les commandes de biens durables ont nettement rebondi en mars (+2,7% en glissement mensuel), mais les indicateurs d’enquête auprès des entreprises du secteur manufacturier décrivent une activité plus modérée. Du côté du déficit commercial, qui avait atteint fin 2018 un niveau record, ce dernier s’est réduit de façon significative en raison du recul des importations et de la hausse des exportations. Concernant le marché du travail, le rapport d’emploi de mars indique un fort rebond des créations d’emplois (+196 000) après un mois de février décevant. La croissance annuelle des salaires reste supérieure à 3% et le taux de chômage se maintient à un niveau très faible (3,8% de la population active). Dans ce contexte, l’inflation reste toutefois très modérée. La croissance annuelle des prix à la consommation hors alimentation et énergie ralentit ainsi à 2% en mars.

 Europe

 

EuropeEn zone euro, la croissance du PIB s’établit à 0,4% pour le premier trimestre 2019, portée principalement par la consommation et les stocks. La publication des indices de confiance nationaux pour le mois d’avril traduit néanmoins des situations contrastées. En Allemagne, le climat des affaires IFO recule de nouveau ce mois-ci et s’établit à 99,2. En France, les enquêtes de conjoncture de l’INSEE attestent du maintien du climat des affaires dans tous les secteurs, à l’exception notable de l’industrie. On perçoit la persistance de cette dichotomie entre un secteur des services qui se montre résistant et un secteur industriel morose. Concernant la politique monétaire, la Banque Centrale Européenne a confirmé, à la suite de sa réunion, être en réflexion sur d’éventuelles mesures complémentaires afin de corriger les effets pénalisants du taux de dépôt négatif (-0,4%) sur la profitabilité du système bancaire. En Espagne, le Parti Socialiste de Pedro Sanchez est arrivé en tête des élections législatives (123 sièges sur les 350). Comme attendu, le Congrès des députés est néanmoins très fragmenté. Malgré sa victoire, le Parti Socialiste ne dispose pas de la majorité absolue et devra composer avec d’autres partis politiques pour gouverner. Au Royaume-Uni, les incertitudes autour du Brexit restent élevées. Un nouveau report a été décidé lors du Conseil européen d’urgence du 10 avril. Cette nouvelle échéance est fixée au 31 octobre mais reste flexible. Le Royaume-Uni pourrait quitter l’UE plus rapidement si Theresa May parvient à faire ratifier l’accord de retrait par la Chambre des Communes. Cette prolongation oblige le Royaume-Uni à participer aux élections européennes des 25 et 26 mai.

Asie

Asie OcéanieAu Japon, l’activité reste peu dynamique, comme en témoigne la faiblesse de la production industrielle (baisse mensuelle de 0,9%) ainsi que le recul des exportations induit par le net ralentissement de la zone Asie. Concernant la banque centrale du Japon (BoJ), l’orientation de sa politique monétaire reste très accommodante. Le comité de politique monétaire envisage désormais de laisser sa politique inchangée pendant une longue période de temps, au moins jusqu’au printemps 2020. En Chine, la publication du PIB du premier trimestre indique une stabilisation de la dynamique d’activité sur un rythme de croissance annuelle de 6,4%. Du côté du secteur industriel, la production s’est nettement reprise, de 5,7% à 8,5% l’an en mars, tandis que du côté des ménages, les ventes au détail accélèrent à 8,7% l’an. Ces progrès sont à mettre en relation avec les mesures de soutien prises par le gouvernement depuis le début d’année.

Rédigé par

Le pôle Recherche économique

Le 2 mai 2019