Australie : accélération de la croissance

Réaction économique
Asie

L’économie australienne affiche au premier trimestre 2018 une croissance annuelle de 3,1 %, sa plus forte progression depuis deux ans. Alors que 2017 avait été caractérisée par un ralentissement de l’activité, l’Australie semble commencer l’année sous de meilleurs auspices.

En effet, l’investissement non résidentiel, et plus particulièrement l’investissement privé non-minier, rebondissent tandis que le commerce extérieur profite de l’augmentation des exportations de matières premières. Témoins de cette embellie, les indicateurs de confiance sont bien orientés et s’installent sur des niveaux supérieurs à la moyenne des dernières années.

Pour autant, les faiblesses structurelles de l’Australie persistent. Bien qu’elle continue de soutenir l’activité, la consommation apparaît fragilisée par le faible taux d’épargne des ménages ainsi que le niveau élevé de leur dette, dont la composition les expose à tout retournement du marché immobilier. Enfin, la dépendance du secteur industriel et des exportations au cycle des matières premières demeure une source d’incertitude majeure.

« La croissance australienne accélère, portée par l’augmentation des exportations et la bonne orientation de l’investissement non résidentiel. »

Pierre Bossuet

Australie : Contribution à la croissance annuelle (volume, CVS)

 

Un soutien de l’investissement et des exportations

« La progression de l’investissement non résidentiel semble s’appuyer sur le secteur privé non minier »

Pierre Bossuet

Après une année 2017 marquée par un léger ralentissement, l’économie australienne semble reprendre des couleurs en affichant une croissance annuelle de 3,1 % au premier trimestre (contre 2,2 % en moyenne en 2017). La demande intérieure a rebondi, portée par une meilleure orientation de l’investissement privé non-minier et une augmentation des dépenses publiques. La consommation des ménages, grevée par un endettement élevé et un faible taux d’épargne, continue de soutenir la croissance mais apparaît fragile. Enfin, le commerce extérieur profite de l’augmentation des exportations de matières premières (gaz naturel liquéfié et minerais de fer notamment) et permet à la balance commerciale de revenir en territoire positif.

Au premier trimestre 2018, l’investissement non résidentiel poursuit sa progression et enregistre une croissance annuelle de 4,1 %. La composition de l’investissement non résidentiel apparait de meilleure facture avec une progression de l’investissement en machine et équipements de 9,9 % sur la même période. Par secteur, on note une forte progression des dépenses d’investissement dans le secteur non-minier (4,1 % sur l’an au premier trimestre) qui permet de compenser amplement le nouveau recul de l’investissement minier (-5,7 % sur la même période). Au sein du secteur nonminier, on note un léger recul du secteur manufacturier (-0,4 %) qui peut toutefois être relativisé au regard du faible poids du secteur dans l’économie australienne (8 % des dépenses d’investissement privé et 6 % de la valeur ajoutée). Pour sa part, l’investissement résidentiel reste contraint et enregistre son troisième trimestre consécutif de recul, traduisant ainsi la décélération du secteur immobilier.

Australie - Investissement (Volume, GA%, CVS)

Les dépenses publiques (20 % du PIB) continuent de soutenir l’économie australienne et progressent, pour le deuxième trimestre consécutif, de 5,1 % sur l’an. Une partie de cette augmentation s’explique par les dépenses liées au déploiement du régime d’assurance invalidité nationale (National Disability Insurance Scheme).

Enfin, au-delà des facteurs domestiques de soutien, on note une meilleure orientation du commerce extérieur. Après s’être contractées en fin d’année 2017 en raison notamment de facteurs temporaires affectant l’industrie extractive, les exportations australiennes se reprennent au T1 2018. On note en effet un net rebond du volume des exportations s’appuyant notamment sur une progression des exportations de gaz naturel liquéfié. En valeur, les exportations profitent par ailleurs de la bonne orientation des prix des matières premières (qui représentent 80 % des exportations du pays). Sur la même période, les importations progressent moins rapidement ce qui permet donc à l’Australie d’afficher un surplus commercial sur le trimestre.

Australie : Commerce Exterieur (valeur, CVS

 

La consommation apparaît fragile

« Le bilan financier des ménages demeure une source de préoccupation majeure »

Pierre Bossuet

Sur le trimestre, la consommation (59 % du PIB) continue de soutenir la croissance et progresse de 2,9 % sur l’an. Les ventes au détail, bien qu’en léger rebond, apparaissent néanmoins contraintes et affichent un rythme de croissance inférieur à la moyenne des quatre dernières années (2,2 % sur l’an). En effet, le bilan financier des ménages continue de contraindre la consommation. La dette des ménages australiens figure parmi les plus élevées au monde (188 % du revenu brut disponible en 2017) et apparaît particulièrement exposée au secteur immobilier (la dette hypothécaire représente 74 % de la dette des ménages). La capacité des ménages à assainir leurs finances semble par ailleurs limitée alors qu’au premier trimestre, le taux d’épargne des ménages continue de reculer et atteint 2,1 %, son plus bas niveau depuis 2008.

Australie : Comptes des ménages (Val, GA%, CVS)

 

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Rédigé par

Pierre Bossuet

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