France : Les enjeux des élections présidentielles sur les marchés financiers

Réaction économique
France

EN BREF

  • Dans le cadre de la présentation de nos perspectives économiques et financières le 09 mars dernier, nous avons une nouvelle fois apporté une importance toute particulière aux risques politiques et leurs impacts potentiels sur les variables économiques et sur les marchés financiers, en nous intéressant évidemment plus précisément au risque politique français en vue de la présidentielle du mois de mai.
  • Dans ce cadre, nous vous proposons, au lendemain du premier débat opposant les 5 candidats en tête des sondages actuellement, un premier focus sur les éléments phares des programmes de ces candidats, tout particulièrement sur les thématiques susceptibles d’impacter globalement les marchés financiers.
  • Dans cette approche, nous nous concentrerons ainsi sur 6 thématiques en particulier : les questions d’ordre international, la fiscalité, l’investissement public, le budget, les entreprises, et le travail.  

L’international et l’Europe

Sur la thématique de l’international et de l’Europe, les candidats s’affrontent sur plusieurs grands sujets, que sont leur vision de la France dans la zone Euro, leur vision de l’Europe, ainsi que leur positionnement vis-à-vis des accords de libre-échange. Les risques associés pour les marchés financiers à cette thématique sont donc d’ordre multiple. Sur les obligations souveraines, le risque de taux est relativement important avec les candidats proposant des renégociations, voire des annulations de dette de certains pays de la zone Euro. La volonté affichée d’une sortie de la zone Euro, de la mise en place d’une nouvelle devise en France et d’un financement monétaire de la dette française par la candidate du front national (FN) soulève également une grande incertitude sur la trajectoire des taux français. Sur les marchés actions, la mise en place de mesures protectionnistes a une importance évidente pour les entreprises, qu’elles soient françaises ou étrangères.

Enfin le positionnement sur les questionnements d’ordre géopolitique (relation avec la Russie) a également un intérêt certain en termes d’impact pour le marché financier.

Thème 1

La fiscalité 

Sur les questions liées à la fiscalité, les candidats proposent un large choix de leviers d’actions. On retrouve parmi les thématiques dominantes la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale comme sources potentielles de ressources supplémentaires pour l’Etat, et des modulations de la fiscalité sur les sociétés et les ménages, via la TVA et l’imposition sur les revenus. Les impacts potentiels de ces mesures sur les marchés sont là aussi de plusieurs niveaux. Le premier, sur les taux souverains, correspond à la crédibilité de l’équilibre budgétaire obtenu à la suite de l’ajustement par ces mesures fiscales des recettes publiques de l’Etat. Le deuxième, sur la dynamique globale de consommation et de dépenses des agents, soulève l’arbitrage généré par cette évolution de la fiscalité entre une augmentation des dépenses ou une hausse de l’épargne. Enfin, le troisième, sur les entreprises, fait référence aux impacts sur les aspects concurrentiels de la baisse de l’imposition sur les sociétés.

Thème 2

L’investissement public 

Depuis la crise économique et financière de 2008, la stratégie de contrôle des dépenses publiques de l’Etat s’est essentiellement concentrée sur une baisse drastique des dépenses d’investissement. Les dépenses d’investissement de l’administration ont ainsi atteint en 2016 72 Mds€, soit un niveau inférieur de 9 Mds€ à celui de 2007, son plus faible niveau observé depuis 1999. Aussi n’est-il pas étonnant de retrouver chez l’ensemble des candidats des programmes d’investissement public importants. L’impact de ces programmes sur les marchés financiers sera évidemment positif pour les secteurs concernés (énergie renouvelables, industries, construction etc…). Sur les taux obligataires, les moyens de financement et l’équilibre budgétaire sur lequel repose ces dépenses d’investissement auront leur importance. 

Thème 3

Les entreprises 

Pour les entreprises, les mesures proposées par les candidats sont extrêmement variées, allant de la réduction de la fiscalité et des charges sociales (jouant ainsi sur les aspects compétitivité et augmentation du pouvoir d’achat), à des pouvoirs accrus des syndicats et des représentants des salariés. Pour les marchés financiers, les mesures de Marine Le Pen concernant l’orientation d’une partie de l’assurance vie vers du capital risque, et les mesures de Jean Luc Mélenchon de séparer la banque de détail de la banque de Financement et d’Investissement et de taxer les transactions financières sont susceptibles de générer de la volatilité.

Thème 4

Le travail 

Les impacts des trajectoires des propositions des candidats concernant la question des réformes nécessaires du marché du travail sur les marchés financiers sont particulièrement difficiles à estimer. Au-delà des mesures de rehaussement des minima salariaux ou du plafonnement des salaires qui pourraient avoir un impact à court terme sur les questions de compétitivité et d’attractivité à l’international des entreprises et des employés, ce type de réformes influence davantage la performance des économies sur le long terme.

Thème 5

Le budget et les grands équilibres économiques

Le budget et les grands équilibres économiques seront les questions primordiales dans la détermination de la trajectoire des taux souverains. Les propositions des candidats sont, sur ce dernier point, relativement différentes. D’un côté, des candidats sont attachés au respect d’une trajectoire crédible et respectueuses des contraintes européennes du pacte de stabilité et de croissance (déficit inférieur à 3%). De l’autre, certains candidats souhaitent clairement s’affranchir de ces règles, temporairement ou définitivement, et laisser ainsi la place à une hausse de l’endettement public plus ou moins importante, couverte pour certains par du financement direct par la Banque Centrale (financement monétaire avec un impact potentiel sur la trajectoire de l’inflation). Les enjeux sur les taux souverains français sont par conséquent ici très importants, avec un risque d’une très grande volatilité en fonction des candidats retenus à l’issue du scrutin du premier tour.

Thème 6Thème 6bis

 

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Rédigé par

Recherche Economique le 21/03/17

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